18/10/2020
A quoi ressemble notre corps ?
Dans la représentation judéo-chrétienne, dont l'héritage est un des piliers de notre civilisation occidentale, le corps a une place bien particulière : le corps est marqué par le péché. L'esprit va être beaucoup plus important que le corps, beaucoup plus pur que le corps qui sera lui pécheur : c'est l'esprit qu'il faut sauver, c'est l'esprit qui ira au paradis tandis que le corps sera enterré.
De plus, dans notre société actuelle, les sciences de l'esprit sont considérées comme plus dignes que les sciences du corps, un métier intellectuel est beaucoup plus valorisé socialement qu'un métier manuel. La conclusion de cet héritage cartésien est qu’aujourd’hui, l'esprit prime sur le corps. En effet, l'esprit est notre part pure, est créateur... quand le corps est notre part animale, indigne.
Pourtant notre esprit n'est rien sans corps. Pour Spinoza, le corps et l'esprit ne sont que différentes facettes d'une même réalité. En effet, dans cette représentation le corps ne peut être limitant car il est la même réalité que l'esprit. Dès lors, le corps ne peut plus être inférieur à l'esprit ou moins noble que ce dernier puisqu'ils sont précisément la même chose.
Le problème du corps n’est peut-être finalement qu’un simple problème de représentation.